Saveur, vertu, gourmandise et vitalité
Des Ă©pices pas cher ? 🙀 …trĂšs mauvaise idĂ©e ?
Des Ă©pices pas cher ? 🙀 …trĂšs mauvaise idĂ©e ?

Des Ă©pices pas cher ? 🙀 …trĂšs mauvaise idĂ©e ?

Sur le blog Epices-SantĂ©, je vous explique comment prendre soin de vous, de votre santĂ© grĂące Ă  l’alimentation.

Plusieurs mĂ©decines (comme l’Ayurveda en Inde) considĂšrent que l’alimentation est notre premier remĂšde. Et actuellement, il existe aussi de nombreuses recherches sur le lien entre nos intestins et notre cerveau.

Oui, c’est un peu comme si vous ne mettiez pas du bon carburant dans votre moteur, mais que vous demandiez Ă  votre voiture d’aller vite ou loin. ProblĂšme…

Par analogie, ce que nous mangeons nous permet d’aller vite et loin si ce sont des produits de qualitĂ©.

C’est dire qu’il est important de se nourrir d’aliments remplis d’Ă©nergie vivifiante, pour aller bien et pour bien vieillir.

aller loin
Aller loin * crédit photo : Bruno Quercia

 

La qualitĂ© d’un aliment, ce n’est pas seulement le fait de manger des produits qu’on pense sains (lĂ©gumes, fruits, Ă©pices, …) mais c’est aussi choisir ceux-ci selon des critĂšres de qualitĂ© : la maniĂšre dont ils ont Ă©tĂ© rĂ©coltĂ©s, transformĂ©s, conservĂ©s, …

S’informer Ă  ce sujet, est mĂȘme une nĂ©cessitĂ© essentielle, une question de santĂ© publique.

Alors, sans entrer dans des discours moralisateurs, ce que je dĂ©teste, je vous propose tout de mĂȘme d’ouvrir les yeux sur le monde des Ă©pices dans le secteur agro-alimentaire !!!

Accrochez vos ceintures, ça décoiffe !

Quand j’ai dĂ©couvert le livre suivant : « Vous ĂȘtes fou d’avaler ça! » de Christophe Brusset, j’ai Ă©tĂ© ravie de lire que quelqu’un pouvait rĂ©sumer, avec humour en plus, la plupart de toutes ces horreurs que j’avais entendues et lues Ă  propos de la transformation d’Ă©pices pas cher dans le secteur agro-alimentaire !

Ă©pices pas cher

L’auteur, Christophe Brusset, a travaillĂ© dans ce secteur en tant qu’ingĂ©nieur agroalimentaire avec un Master en management des achats. Il a ainsi Ă©tĂ© le tĂ©moin de mĂ©thodes peu scrupuleuses qu’on lui a demandĂ© d’appliquer.

Avec l’envie de les dĂ©noncer depuis longtemps, il a participĂ© Ă  ces mĂ©thodes sans rien dire 
 jusqu’au moment oĂč il comprend que les consommateurs sont prĂȘts Ă  entendre les rĂ©vĂ©lations qu’il a Ă  faire et se dĂ©cide Ă  Ă©crire ce livre.

Ce qu’il nous explique, ce sont les trucs et astuces, les secrets utilisĂ©s par les professionnels de l’agroalimentaire pour nous vendre des produits de moins en moins chers afin de faire face Ă  une concurrence de plus en plus effrĂ©nĂ©e, tout en diminuant la qualitĂ©.

Si je vous en parle ici, sur ce blog, c’est parce que plusieurs chapitres parlent des Ă©pices!

Il avait la responsabilitĂ© d’acheter et vendre des milliers de tonnes de poivre, de noix de muscade, de piment ou de cannelle, etc, qui venaient de tous les coins du monde.

Des crottes et des souris broyées dans le piment en poudre

Christophe Brusset explique qu’un jour, leur entreprise a reçu d’Inde un lot de 100 tonnes de piments sĂ©chĂ©s en brisures Ă  revendre en grandes surfaces dans lequel ils ont trouvĂ© des crottes de souris d’un bon centimĂštre de long, des cadavres de rongeurs dessĂ©chĂ©s, des poils un peu partout, … une vĂ©ritable catastrophe.

Alors, pour ne pas tout mettre Ă  la poubelle, ils ont dĂ©cidĂ© de passer le lot au ventilateur pour retirer la majoritĂ© des poils et puis – puisqu’il existe une tolĂ©rance acceptĂ©e lĂ©galement pour des contaminations comme des brisures de vĂ©gĂ©taux, des poussiĂšres, des graines Ă©trangĂšres,… ils ont broyĂ© l’ensemble pour en faire du piment en poudre avec un traitement thermique pour bien sĂ©cher le tout et dĂ©contaminer.

« Comme ça, on atomise les crottes, on les fait disparaĂźtre, et mĂȘme les poils qui pourraient rester » !

Miam …. je ne vous dis pas la qualitĂ© du piment aprĂšs un tel traitement.

Parce qu’en plus, pour ne pas dĂ©passer la proportion de matiĂšres Ă©trangĂšres tolĂ©rĂ©es, ils ont utilisĂ© ce lot mĂ©langĂ© Ă  raison de 25 % Ă  un produit de bonne qualitĂ© pendant presque une annĂ©e.

« J’aimerais vous dire que cette opĂ©ration de « nettoyage » est un cas isolĂ©, qui ne s’est jamais reproduit ensuite, mais au contraire, cela s’est passĂ© rĂ©guliĂšrement. »

Du poivre qui n’en est pas !

Acheter simplement des Ă©pices Ă  des producteurs ne suffisait pas pour l’entreprise de Christophe Brusset, il fallait « sur-performer le marché » pour gagner en rentabilitĂ© par rapport aux concurrents du secteur.

Comprenez qu’il fallait qu’il aille vers des produits davantage transformĂ©s, avec plus de valeur ajoutĂ©e afin de faire plus de marge bĂ©nĂ©ficiaire.

C’est ainsi que vendre du poivre devient plus intĂ©ressant s’il est moulu parce que cela permet d’y intĂ©grer d’autres produits moins chers, comme les grignons d’olive.

On n’y voit que du feu

Les Grignons d’olive sont un sous-produit trĂšs bon marchĂ© rĂ©sultant du processus d’extraction de l’huile d’olive (composĂ© des peaux, des rĂ©sidus de la pulpe et des fragments des noyaux d’olive), rien Ă  voir avec le poivre, si ce n’est que moulu, ça ressemble un peu physiquement au poivre.

En fin de compte, mĂȘme si la ressemblance au poivre est proche (la mixture est plus grise et plus claire que le poivre tout de mĂȘme), ce n’est pas du poivre car le produit ne contient plus de pipĂ©rine, l’huile essentielle caractĂ©ristique du poivre qui stimule le mĂ©tabolisme.

«  Puis, un peu plus tard, nous achetions en Chine et au Vietnam un poivre en poudre gris clair, sans goût, sans piquant, mais à un prix imbattable.»

Ce qui est soulignĂ© par l’auteur, c’est que personne n’a l’air de s’inquiĂ©ter du fait que le poivre en grains, entiers, est plus cher que le poivre moulu qui demande tout de mĂȘme une opĂ©ration technique supplĂ©mentaire. On prĂ©fĂšre ne pas se poser de questions et prendre le produit moulu moins cher.

Du poivre en grains : on voit ce qu’on achĂšte, et on l’achĂšte Ă  un juste prix !
Ă©pices pas cher
Du poivre moulu, on ne sait pas ce que contient la poudre ni quand le poivre a été moulu, ni à quelle étape de maturation. Pas moyen de savoir si le produit est de qualité. Mais il est évidemment bien moins cher pour attirer les acheteurs.

 

Ça marche aussi avec toutes sortes d’épices : cumin, girofle, muscade, anis
 et pas seulement.

Du raz el hanout « poubelle »

Le « raz el hanout » est un mĂ©lange d’Ă©pices dĂ©licieux, …. quand il est fait maison Ă  partir d’ingrĂ©dients connus et de qualitĂ©. On dit que chaque famille a sa propre recette.

Mais, nous dit Christophe Brusset, la recette vendue dans les grandes surfaces commerciales est simple : « une base d’épices pas chĂšres bas de gamme et
 tous les dĂ©chets de l’usine« .

 » Les Ă©chantillons divers et variĂ©s que nous envoient gratuitement les fournisseurs, les rĂ©sidus de nettoyage des machines, les lots pĂ©rimĂ©s, l’ail qui a pris en bloc, la farine ou les noisettes qui ont des insectes, le paprika qui a bruni, les fabrications qui ratent
 tout ça, dans le ras el-hanout ! »

Voici les indications reprises dans la description du ras-el-hanout de chez Ducros : « les nombreuses Ă©pices employĂ©es, dont les proportions sont d’ordinaire tenues secrĂštes, peuvent varier, mais on retrouve toujours du cumin, et gĂ©nĂ©ralement du gingembre (…) La liste d’ingrĂ©dients est indicative. Dans tous les cas, se reporter aux indications de l’emballage. »

… vous saisissez?

D’autres exemples « d’Ă©pices pas cher » !

« Vous pensez naïvement que ces pratiques sont marginales, le fait de quelques tireurs isolés ? Désolé, mais vous avez encore faux » Christophe Brusset

L’auteur nous raconte dans d’autres chapitres, ses aventures concernant les tricheries sur la qualitĂ© des produits comme celle sur le piment trop rouge pour ĂȘtre honnĂȘte… je vous laisse la dĂ©couvrir si vous le souhaitez dans son livre.

 

Le safran, bien évidemment concerné aussi

Dans son chapitre sur le safran, j’y retrouve mes conseils sur l’achat de cette Ă©pice.

Il dĂ©nonce comme moi le faux safran (voir mon article qui fait la diffĂ©rence entre le safran et la fleur de Carthame) et conseille d’Ă©viter le safran en poudre car c’est lĂ  qu’on trouve les « supercheries les plus extrĂȘmes » (brique pilĂ©e, des colorants interdits cancĂ©rigĂšnes, substances minĂ©rales ou mĂ©talliques, etc., ) dans des mĂ©langes de poudres impossibles Ă  identifier.

vrai faux safran
Ă©pices pas cher ?

*

Qu’est ce qu’on fait alors pour Ă©viter d’acheter ces Ă©pices pas cher ?

D’abord on rĂ©flĂ©chit un peu Ă  nos prioritĂ©s

Quand on apprend cela, on peut se dire, c’est scandaleux, mais quelle horreur, que font les pouvoirs publics, les services de contrĂŽle de qualitĂ©, les grandes surfaces devraient nous informer de ces pratiques monstrueuses,… !!!

Mais en mĂȘme temps, au mĂȘme moment, … on file au supermarchĂ© chercher le dernier produit le moins cher possible avec comme principe de payer le moins possible un produit quelle que soit sa qualitĂ©.

Alors, il y a de quoi se demander si nous ne participons pas aussi Ă  notre maniĂšre Ă  ce scandale dans nos assiettes …

Est-ce que nous, en tant que consommateurs nous ne sommes pas aussi responsables de cette baisse de qualité en cherchant constamment à payer moins cher ?

Alors, je vous entends: « Oui, mais tu crois qu’on a le choix???? Qu’on a les sous pour acheter ce genre de produits bien chers??? »

C’est lĂ  que je vous arrĂȘte:

  1. Acheter des produits de qualitĂ© c’est payer plus mais on peut aussi rĂ©flĂ©chir Ă  en acheter moins: plus de qualitĂ©, moins de quantitĂ©, pour moins de dĂ©chets
  2.  Acheter des aliments de qualitĂ©, c’est considĂ©rer que notre alimentation et notre santĂ© sont des « investissements ». Le pari est de se donner le « luxe » de considĂ©rer son corps comme un temple… et le chĂ©rir !
  3. Une Ă©tude de l’INSEE montre que les français consacrent de moins en moins d’argent Ă  leur budget « alimentation ». En 1960, l’alimentation constituait le principal poste des dĂ©penses des mĂ©nages, ce qui n’est plus le cas en 2014 (on est passĂ© de 35 Ă  20%).

Alors, est-ce que notre alimentation ne devrait pas reprendre sa place devant d’autres postes de dĂ©penses ?

Ensuite, on agit

Parce que je vous vois venir, … je vous entends : « ces Ă©pices, ce n’est pas si important, on peut tout aussi bien s’en passer ».

Ah bon?

!!! ERREUR !!!

Les multiples bienfaits de ces poudres, graines, racines, noix, sont démontrés scientifiquement et depuis des siÚcles aussi au travers de nombreuses médecines.

Alors, je vous conseille plutÎt de chercher grùce aux conseils de ce blog les épices les meilleures pour vous

(et pas les moins chĂšres, ce qui n’est pas une bonne idĂ©e)

 

Et vous, dans vos placards, quelles Ă©pices avez-vous? đŸ€”

Partageons joyeusement

7 Comments

  1. NATHALIE MUSSARD

    Bonjour,
    Les Ă©pices ducros sont-elles fiables s’il vous plaĂźt ? J’ai vu que certains contenaient des nano particules, sinon, est-ce fiable, car c’est tout de mĂȘme Ă  prĂšs de 3 euros le petit pot. Je travaille et n’ai pas le temps de les planter pour le moment. Je prend la marque ducros et bio village.

  2. Pat

    Rhaaaa, c’est horrible tout ça! Je vais aller trier mes Ă©pices! Merci pour cet article Ă©clairant! Franchement, je n’y aurais jamais pris garde sans cela!

    1. Maryline Peyrotau

      C’est scandaleux ! Le fric toujours le fric ! Revenons tous au potager, au poulailler et formons nos enfants Ă  la bonne cuisine. ..commençons le dimanche par exemple. Nous avons en France la meilleure cuisine qui soit. ..donc arrĂȘtons de vouloir mĂ©langer les recettes d’outre monde. Revenons Ă  nos valeurs française. Depuis 4 ans nous faisons notre potager et quel bonheur de retrouver le bon et vrais goĂ»t des lĂ©gumes ! Nous sommes surtout devenu des fainĂ©ants ! Tout ça demande du temps alors jetez votre TV et utilisez tout ce temps pour coudre,tricoter , cuisiner jardiner..nous le faisons depuis 4 ans et franchement nous sommes heureux de nous satisfaire de vivre sainement.

      1. Merci Maryline de ce tĂ©moignage. Et bonne continuation sur la route de la simplicitĂ© et du retour Ă  la nature. On peut mĂȘme imaginer y cultiver ses propres Ă©pices, dans son potager. Alors, plantons du cumin, safran, thym, laurier, carvi, et pourquoi pas des racines de curcuma ou de gingembre.

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