Moluques

Histoire d’épices : la route du clou de girofle !

Le goût de l’aventure

Cette histoire d’épices parle de ces explorateurs, navigateurs partis à l’autre bout du monde, à l’aventure, pour chercher à la source les épices tant convoitées.

Mais ce n’était pas sans danger, ni convoitise.

Les épices ont poussé ces explorateurs à développer une énergie toute particulière, source de découvertes et d’innovations.

Quelle aventure!

 

L’histoire du giroflier commence dans l’archipel des Moluques

La production de clous de girofle partait des îles Moluques

Le clou de girofle provient d’un arbre assez grand.

Le giroflier peut atteindre 20 mètres de hauteur.

Il est cultivé aujourd’hui dans de nombreux pays à climat tropical.

Mais à l’origine, cet arbre provient de l’archipel des Moluques, un endroit paradisiaque, ensemble d’îles à l’est de l’Indonésie.

Les début du commerce du clou de Girofle

Impossible de connaître les débuts du commerce.

Par contre, une des premières traces qui atteste de la présence de clou de girofle dans l’histoire remonte à 1721 AVANT JC!

On a effectivement retrouvé la présence de clous de girofle sur le site de Terqa en Syrie actuelle lors de fouilles récentes.

L’histoire des voyages d’épices ne date donc pas d’hier !

 

Traité de Pline l’ancien qui mentionne les bienfaits du clou de girofle

Pline l’ancien atteste également de la présence de la girofle dans ces écrits (1er siècle).

A Rome lors des orgies, les amoureux  « en panne » se faisaient servir du vin chaud de girofle.

Il était préparé en faisant macérer 20 clous de girofle et une noix de muscade dans du vin blanc.

Ce vin était chauffé juste avant utilisation.

Au cas où leur ardeur restait insuffisante, il passait à la vitesse supérieure !

Avec un concentré de liqueur de girofle (extrait de « Recettes immorales de Vasquez, éditions Le Mascaret).

Pendant tout le Moyen âge on a utilisé le clou de girofle dans des vins aromatisés et des philtres d’amour.

D’où viens-tu épice aux mille vertus?

Avant la conquête des océans par les navigateurs, le commerce des épices étaient aux mains des marchands.

Ceux-ci voyageaient d’étapes en étapes de sorte qu’en Europe, un mystère planait sur l’origine de cette épice vendue très cher.

Les européens savaient qu’Alexandrie était une plaque tournante entre les arabes qui revendaient les épices aux Vénitiens.

Mais en amont d’Alexandrie, un doute planait sur les origines du clou de Girofle (et d’autres comme la muscade).

Il existait des comptoirs en Arabie, en Inde, en Malaisie.

Et la porte d’entrée en Europe passait par Venise ou Gênes.

Avec l’arrivée de la conquête des océans et des explorateurs, les Portugais vont détourner Alexandrie.

Ils iront directement s’approvisionner en Asie grâce aux navires.

Les explorateurs Barthélémy Diaz puis Vasco de Gama tracèrent la route vers les Indes.

Afonso de Albuquerque, conquérant portugais

Puis, en 1510, Afonso de Albuquerque (navigateur, militaire, explorateur, militaire portugais) s’empare de Goa, avec l’épée.

Goa détrônera ainsi la ville de Calicut dans cette route aux épices.

Un an plus tard,  Albuquerque conquit Malacca, endroit stratégique pour les échanges avec la Chine (soie) et les fameuses îles Moluques.

 

Portugais, anglais,  hollandais : l’un après l’autre maîtres des épices

Albuquerque permit ainsi de doubler la route de la soie par les voies maritimes portugaises.

Il amènera par Lisbonne les trésors de l’orient en Europe.

Mais, rapidement les Hollandais, suivis de près par les Anglais rejoindront les Portugais,  ne voulant pas rester sur la touche dans cette conquête des lointaines îles aux épices.

Et ce sont les Hollandais qui s’installeront durablement en prenant ces îles de force aux autochtones et en maîtrisant les exportations.

A la fin du 17ème siècle, un traité sera signé entre la riche compagnie des Indes néerlandaises (VOC) et le sultan de Ternate, une île productrice de l’est de l’Indonésie.

Ce traité stipulera que le girofle ne sera plus cultivé dans le nord des Moluques.

Le commerce sera désormais concentré dans le centre des Moluques.

Plus tard, au cours du 18ème siècle, les Hollandais détruiront les girofliers du nord des Moluques au profit des régions plus faciles à contrôler pour eux du centre des Moluques.

Statue de Pierre Poivre au jardin des Pamplemousses

 

Et les français?

Face à la main mise sur la production hollandaise, il aura fallu la détermination d’un français, Pierre Poivre.

Poivre, agronome, missionnaire et administrateur colonial du 18ème siècle cassera le monopole hollandais au début du 19ème siècle.

Il ira lui-même chercher subrepticement des plants de giroflier dans les îles.

Avec ses plantes volées, il ira les enraciner à l’île Maurice (Isle de France à l’époque) dans un jardin qui existe aujourd’hui encore; le jardin des Pamplemousses.

Le clou de girofle fut ainsi introduit en 1770 au jardin des Pamplemousses.

Les girofliers fleuriront en 1776 et d’autres plants seront exportés en 1818, à Madagascar et à Zanzibar, qui sont actuellement les principaux pays producteurs.

 

Madagascar, producteur de giroflier

Aujourd’hui, Madagascar est le premier exportateur mondial et le deuxième producteur de clou de girofle après l’Indonésie.

Le giroflier est une source de revenus régulière pour les 31 000 producteurs et les ménages malgaches.

 

 

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